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Portrait du nouveau doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive, Jean-Pierre Brunelle

Professeur humaniste, chercheur insatiable et… passeur

Au centre, le doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive, Jean-Pierre Brunelle, entouré de son équipe composée de Michel Dussureault, Isabelle Dionne, Brigitte Séguin et Carlo Spallanzani.
Au centre, le doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive, Jean-Pierre Brunelle, entouré de son équipe composée de Michel Dussureault, Isabelle Dionne, Brigitte Séguin et Carlo Spallanzani.
Photo : Michel Caron

11 septembre 2008

Diane Bergeron

Certains meneurs planifient soigneusement leur carrière. Tenir un agenda, très peu pour Jean-Pierre Brunelle! Le nouveau doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive a pourtant une feuille de route bien garnie, autant comme professeur que comme chercheur. Le fruit du hasard? le flair? la capacité de travail? Oui, dans une certaine mesure. Mais il y a plus. Deux qualités sous-tendent son parcours : la souplesse et le sens de l'engagement. Portrait d'un passeur.

«Mon intérêt pour les sciences de l'activité physique s'est déclaré vers 17 ou 18 ans», raconte le nouveau doyen. Cet intérêt aurait pu se manifester plus tôt, car le jeune Jean-Pierre avait près de lui un homme qui s'est particulièrement illustré dans le monde de l'activité physique. Son père, Jean Brunelle, a en effet été enseignant en éducation physique au secondaire et professeur au département d'activité physique à l'Université Laval. Il est d'ailleurs titulaire d'un doctorat d'honneur de l'Université de Sherbrooke.

Dès l'âge de 18 ans, Jean-Pierre Brunelle était papa, ce qui le poussait à travailler en poursuivant ses études. «Pendant tout mon baccalauréat, j'étais intervenant de terrain à temps plein. Cela me permettait de faire continuellement le lien entre mes études et mon travail», dit-il. Peu à peu, l'étudiant se découvre une insatiable curiosité pour l'intervention : «Mes expériences de terrain m'ont captivé. Je me sentais dans mon élément et je voulais sans cesse m'améliorer. Je voulais comprendre les dynamiques d'intervention et aider les autres à devenir meilleurs.» C'est à partir de là que la vocation de passeur s'est ancrée chez Jean-Pierre Brunelle. Pour ne plus jamais le quitter.

«En éducation physique, on doit inciter les gens à cultiver un mode de vie sain et actif, explique-t-il. Bien que nous ayons besoin de connaissances en biologie, en physiologie, en psychologie, en pédagogie ou en biomécanique, il n'y a pas de technique ni de recette qui garantisse les résultats. Il importe donc de devenir un être signifiant pour la personne avec qui on intervient.»

«À la fin de mon baccalauréat, j'avais le choix entre la médecine et la poursuite de mes études en activité physique. J'ai décidé de suivre mon instinct», relate Jean-Pierre Brunelle. Ayant obtenu une bourse d'études, le passionné d'intervention éducative décide de pousser ses apprentissages à la maîtrise, à l'Université Laval. «Dans les années 80, le marché de l'emploi était saturé pour les diplômés en activité physique, raconte-t-il. Pour remplir mes obligations familiales, je prenais des charges de cours et des contrats d'assistanat de recherche, et je travaillais comme intervenant les soirs et les fins de semaine.»

En 1987, une importante blessure au tendon d'Achille survient. «Je me suis rendu compte que je n'aurais plus la capacité physique d'intervenir 40 heures par semaine», dit le doyen. C'est cet accident de parcours qui amènera Jean-Pierre Brunelle à œuvrer comme professeur universitaire. En 1991, il obtient son doctorat en sciences de l'activité physique de l'Université Laval. Il débute sa carrière professorale à l'Université du Québec à Trois-Rivières, où il sera directeur de module de 1998 à 2000. Il sera invité à se joindre à l'Université de Sherbrooke en 2001, alors que la Faculté d'éducation physique et sportive décide de développer officiellement le créneau de l'intervention éducative.

Le professeur Brunelle a su se faire un prénom. Il a transmis sa passion de l'intervention à des cohortes d'étudiantes et d'étudiants. Son œuvre de passeur ne s'arrête pas là. Il a dirigé pas moins de 16 étudiants à la maîtrise et au doctorat. Il a mené plusieurs recherches sur la supervision de l'intervention.

Une synergie au service des étudiants

Jusqu'à tout récemment, Jean-Pierre Brunelle n'envisageait pas être doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive. Lorsqu'on l'a pressenti, il a réagi avec sa souplesse et son ouverture habituelles. Prendre cet engagement signifiait renoncer à des projets de recherche, dont un qui avait une portée sociale importante à ses yeux. Néanmoins, le goût d'entreprendre le défi l'a emporté, avec la part de douce incertitude qui l'accompagnait. Prendre la barre de la Faculté comporte en effet une certaine incertitude. Depuis 2001, le corps professoral a changé dans une proportion de 75 % et il y a encore plusieurs embauches à venir. Cette mouvance fait émerger de nouveaux besoins. «Les professeurs nouvellement en poste ont besoin de comprendre et d'influencer le milieu dans lequel ils vont évoluer, explique Jean-Pierre Brunelle. C'est pourquoi, depuis 2006, la Faculté a entrepris un processus de redéfinition de sa mission.» Cet exercice, qui se terminera dans quelques mois, permettra à la Faculté de se doter d'un plan de positionnement. «Je crois en ce processus. Il m'apparaît mobilisateur, clarifiant et porteur», précise le doyen.

Le choix de l'équipe de direction, en poste depuis le début juin, reflète les réalités actuelles et futures de la Faculté d'éducation physique et sportive. «Je me suis entouré de personnes complémentaires qui ont le goût de s'investir dans des tâches de gestion. L'équipe de direction allie des gens d'expérience, des chercheurs réputés et des jeunes professeurs dédiés et stimulants», explique Jean-Pierre Brunelle.

La conscience du passeur n'est jamais bien loin parmi les considérations de Jean-Pierre Brunelle : «Ma visée consiste à rallier les forces vives de la Faculté afin de peaufiner notre offre de programmes aux 1er, 2e et 3cycles. Plus il y aura de synergie entre les acteurs de la Faculté, plus nos efforts profiteront aux étudiants, et plus ils seront réinvestis auprès de la population. Ce qui se traduira par une société plus active et en meilleure santé.»